… Comme un sentiment de rejet exacerbé…
Comme un caillot de bile que l’on a du mal à expulser, comme un sentiment d’amertume, comme une sueur froide vous parcourant l’échine. Il se sent lourd, immobile comme une statue. Il lève la tête vers le ciel, voyant d’abord cette petite lumière qui semble atténuée par la noirceur du ciel du pays de la pluie, puis la lumière transperce ce voile épais, poussiéreux, elle l’éclaire enfin cette statue immobile, le réconforte un peu. Il regarde le ciel noir, ombragé, qui ne contient aucune quiétude, il oublie le temps passé et à venir, ses souffrances pendant un court instant ne sont plus que des passages difficiles, il ne se rend compte que du spectacle de la lumière sublimée qui s’offre à ses yeux, il oublie ses lourdes tâches confiées, il oublie les chaînes qui le retiennent, il ne voit plus que les formes de ses desseins tel un mirage devant des yeux mi clos, la lourdeur s’efface, le sentiment d’amertume recule, laissant place à la légèreté, son âme s’évade, il ne pense plus, il est libre de toute réalité, il saute dans le vide, défiant pendant quelques secondes les lois de l’apesanteur, défiant les lois même régissant ce monde, le vent dans ses cheveux s’engouffre, froid, plaisant. La liberté à son apogée se poursuit, l’homme après avoir décrit une improbable parabole dans le ciel viens de retomber sur ses pieds provoquant un léger remous d’eau, il poursuivit sa course laissant le rêve se continuer, bondissant, sautant, utilisant aussi bien les mains que ses jambes dans son incroyable course, il accélère, accélère encore, incroyable dextérité de ses muscles se mouvant en silence sous le kimono parsemé de nuages rouges. Ombre rampante, fantomatique, indétectable, sa vitesse s'amplifie, puis il se stoppe. Un arrêt brusque, tout s’arrête, le rêve d'un instant se termine, les chaines réapparaissent aussi rapidement qu’elles étaient parties, le voile d’obscurité se referme brusquement privant la créature du pur moment d’émotion don elle jouissait. La réalité reprend ses marques, sereine et implacable. Un soupire, un murmure de résignation de lassitude, son regard se crispe, son destin l'attend. La souffrance apparait.
Il change de direction.
La luminosité baisse peu à peu, ce n’est plus qu’une question d’heure pour que l’astre solaire disparaisse totalement pour laisser la place à la Dame de la nuit. L’homme à la chevelure rousse s’arrête, ferme les yeux, respirant à plein poumon l’air vivifiant, laissant quelque goutte d'eau glacée ce déposé sur sa langue, il laisse cette douce sensation de froideur l’envahir, puis lentement sa main se pose au sol et dans une explosion de poussière une invocation apparait. La maintenant familière hideuse créature, chimère d’un croisement improbable entre un caméléon et serpent se tient de toute ça grandeur devant son invocateur. La créature ouvre sa bouche, un dernier petit sourire délicat se dessine sur le visage de l'homme avant que d’un petit bon il disparaisse dans le corps de l’invocation. Celle-ci automatiquement disparait, s'accommodant parfaitement à son environnement en prenant sa couleur, camouflage parfait, d'un invisibilité total, elle se met en marche. Lézardant sur le sol aucunement gêné par la pluie battante, rampant sur la surface humide, a peine quelque minute s’écoule qu’elle s’arrête déjà, elle fait un dernier bon en direction d'une tour et d'une souplesse insoupçonné pour sa masse s’accroche à la paroi d’une tour se trouvant à la lisière du village d’Ame. Ils avaient atteint la limite du village, devant lui s’étendait maintenant une grande étendu d’eau, frontière naturel du village. Par l'intermédiaire des yeux de la créature l'homme a la chevelure rousse dispose maintenant d'une parfaite visibilité sur son objectif qui avançe droit sur lui...
Son objectif... Une ombre, simple ombre s’approchait du village, petite ombre rampant sous le couché du soleil, profitant des derniers rayon du soleil pour pénétrer dans le ville de la pluie, ombre croyant probablement son infiltration réussi. Ombre si naïve… Bientôt tout sera terminé ; l’ombre sera effacé, et la tranquillité retomberait sur le village de la pluie. L'ombre se précise, approchant prudemment peu à peu du village, laissant entre voir une chevelure brune, trempé, battant sur un dos finement musclé, le regard de l’homme invisible se pose sur la partie de l’anatomie la plus importante de l’ombre, son visage…Son visage s’éclaire, son cœur fait un bond, alors qu' immédiatement déjà un sourire venait de naître. Des grands yeux, des pommettes blanches, une fine silhouette dégageant force et caractère se dressait devant le village. Une femme dans toute sa simple beauté venait de se présenter devant Dieu, bravant les éléments. Venait-telle pour lui ? L’implacable jugement qu’il prodiguait à quiconque se présentait sur son sol n’avait en aucune manière un rapport avec le sexe de l’individu en question, et pourtant aujourd'hui le jugement Divin serait retardé car la femme ombre dégageait une impressionnante aura de clarté, la même sorte qu’il avait éprouvé quelque instant au par avant durant sa course folle dans le labyrinthe sinueux d’Ame. Une aura de clarté invitant à la liberté et au plaisir.
Un frisson parcouru son corps. Son attention totalement focalisé sur la femme, le regard brillant de curiosité. Un plan venait de naître dans son esprit. Mais pour le moment alors que la pluie venait de redoubler il se contenta d'un sourire énigmatique.
Edit par Shika:39 lignes 39 xp
Sujet: Rencontre en Dieu et l'ange de dieu (PV Konan) 
Jeu 23 Avr - 1:41